CINEMA LE LOUXOR: Oui, l’écologie ça marche!

Y5673518-le-louxor-reouverture-d-une-salle-mythique   Le concept bobo parisien par excellence

Je passais souvent par le métro aérien devant ce vieux batiment à l’abandon aux décors égyptiens un peu kitch en pensant qu’on avait de jolies choses à Paris (pas besoin d’aller à Hollywood) qui pouvaient donner à cette ville le côté un peu fun qui lui manque. Vaguement nostalgique, je pensais qu’il allait être détruit ou tranformé en centre commercial. C’était sans compter avec le Maire de Paris d’alors qui semble-t-il était aussi rêveur mais malheureusement pas aussi mégalo que moi.
Le cinéma a donc été racheté par la Ville de Paris en 2003 et confié à l’architecte Philippe Pumain pour qu’il en assure la restauration de la façade, la restitution partielle de la grande salle et la création de deux autres salles en sous-sol. Dans cet exemple d’architecture des années 20, les  mosaiques multicolores de la façade (bleu cobalt, noir et or) du décorateur Amédée Tiberti, ont été réalisées par la fabrique française de céramiques Gentil et Bourdet très réputée dans les années 1920-1930.
Ce magnifique batiment construit en 1921 par l’architecte Henri-André Zipcy et, c’est ce qui l’a sauvé, dont la façade et la toiture ont été classées en 1981 aux Monuments Historiques, après avoir été une boite de nuit dans les années 80, a retrouvé sa vocation première et a rouvert ses portes le 17 avril 2013.

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Outre le décor égyptisant de la grande salle, re-nommée Salle Youssef Chahine dont la corniche est surplombée d’un disque ailé, les scarabées, les cobras et les motifs floraux des murs, le balcon comme au théatre, nous aimons le détail qui participe au côté rétro: L’emplacement réservé à l’orchestre, héritage de la programmation d’antan où les films étaient accompagnés de musiciens.
De grands investissements ont été engagés (les chiffres donnés sont: 25 millions d’euros) pour ce 1er batiment à Paris à énergie géothermique : Une pompe thermo-frigo a été installée à 80 mètres de profondeur afin de capter l’eau de la nappe phréatique, ajouté à une isolation performante, on obtient un chauffage et un climatiseur à basse consommation en énergie.
Autant nous apprécions l’initiative progressiste de B. Delanoé d’en faire un laboratoire novateur en terme d’éco-responsabilité et les efforts notables dans le « mieux vivre ensemble » (accès des personnes à mobilité réduite et boucle magnétique pour les personnes mal-entendantes appareillées), autant le concept n’a pas été exploité jusqu’au bout et reste conservateur dans la forme qui en allourdit la dynamique (cinéma d’art et d’essai*). Les américains en auraient profité pour réhabiliter tout le quartier et faire un lieu de promenade privilégié autour de ce Palais du Cinéma, niché au coeur de Barbès ; Les parisiens en font, certes, un lieu nécessaire mais avec une programmation « fims d’auteurs », pas de publicités avant les films, intello et bobo, qui ne permet pas de venir en famille (ou alors le matin à des séances spéciales) qui plus est, évidemment, dont le personnel est désagréable (ça, c’est Paris!).

C’est toutefois une ballade sympatique que d’aller au ciné dans ce spot néo-bobo au décor somptuairo-kitch et de prendre un verre à la terrasse du bar (mais pourquoi diable faut-il avoir son billet de cinéma pour pouvoir y accéder? Pour rester sélectif et élitiste sans doute).

LE LOUXOR-PALAIS DU CINEMA   
170, boulevard Magenta                                 Pictogramme-handicape-PIC08_9dmeu_pslc2_667_1_std.lang.all mal ent
75010 Paris
M° Barbès-Rochechouart
*LE LOUXOR est adhérent de l’AFCAE (Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai)
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